Classement réalisé par Laurent Vandromme et notice historique réalisée par Jean-François Deblonde en novembre 2017.
À la suite d’un don de Madame Depret Josiane, le Centre de la Mémoire Urbaine d’Agglomération (CMUA) – Archives de Dunkerque conserve une série de 44 cartes postales de correspondance du soldat Gabriel Bimbenet à sa famille (dont sa femme Marie Ernestine Leprestre). Témoignage intime de la Première Guerre mondiale, il l’est aussi par ses nombreuses vues des Vosges, de Lorraine et d’Alsace qui illustrent à la fois les grandes batailles mais aussi les secteurs d’affectation de Gabriel Bimbenet et ses régiments successifs.
Auguste Gabriel Bimbenet, originaire de Nouan-sur-Loire (Loir-et-Cher) est né le 3 octobre 1879. Ce jeune maçon appartient à la classe 1899 du bureau de recrutement de Blois et suit à 20 ans une instruction militaire de Sapeur 2ème classe au Régiment de Sapeurs-Pompiers du 15 novembre 1900 au 19 Juillet 1903. Rappelé sous les drapeaux lors de la mobilisation générale le 3 août 1914 en tant que soldat au 39ème Régiment Territorial d’Infanterie (1ère compagnie), il sera successivement affecté au 370ème Régiment d’Infanterie en 1915 et à la 30ème B.A.C (Brigade d’aérocombat) en novembre 1917.
On note sa citation à l’ordre du régiment n° 32 du 20 septembre 1916 : « Soldat énergique et plein de sang-froid, le 10 février 1916, enseveli par l’explosion d’une mine, a contribué par son énergie à assurer le sauvetage des camarades avec qui il était enfermé » qui restitue les épreuves et le courage de ces hommes.
Démobilisé en janvier 1919, il retrouvera le foyer de Malo-les-Bains qui était le sien depuis 1912 et où il décédera le 6 juillet 1948.
Gabriel Bimbenet adresse les courriers de sa femme à l’adresse de ses propres parents à Nouan-sur-Loir. On apprend donc que sur la période de la Grande Guerre, Marie Leprestre, épouse Bimbenet, était domiciliée chez ses beaux-parents dans le Loir-et-Cher.
Dans la plupart des cartes postales, il prend des nouvelles de sa femme et de ses enfants indiquant que pour lui « ça va toujours bien » « la santé est bonne ». Rare sont les écrits évoquant le front et sa réalité; cependant Gabriel évoque de temps à autres les changements de position comme dans sa carte du jeudi 31 août 1916 : « pour notre situation, ici, je crois que nous allons changer d’où nous sommes et que nous allons probablement prendre les tranchées à Vauquois ». Est-ce par un souci de ne pas inquiéter sa famille par un souci d’éventuelle censure qu’il n’évoque que trop rarement les faits de terrain ? On sait quand même grâce à sa carte du 15 janvier 1915 qu’il continue à se tenir informé des évènements du Dunkerquois car il évoque les bombardements de Malo-les-Bains.
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